L'ostéopathie : une solution efficace pour réduire les troubles musculo-squelettiques
Les troubles musculo-squelettiques ou TMS sont la première cause d'arrêt de travail en France. De plus, ils sont en constante augmentation. Ils ont concerné, en 2015, plus de 87 % des maladies professionnelles incluant un arrêt de travail ou un dédommagement financier suite à des séquelles(1). Or, il est tout à fait possible de les prévenir ou d'en diminuer l'impact, en prenant rendez-vous avec un ostéopathe ou en faisant intervenir celui-ci sur le lieu de travail.
Les troubles musculo-squelettiques : une famille particulièrement nombreuse
Carte d'identité d'un trouble essentiellement professionnel
Les troubles musculo-squelettiques sont définis comme étant des pathologies touchant les articulations, les muscles ou les tendons. Ils tirent souvent leur origine de l'activité professionnelle. D'autre part, celle-ci peut aussi les aggraver ou augmenter leur durée. Les TMS concernent majoritairement les articulations des membres supérieurs ainsi que la zone lombaire. Lorsqu'un salarié en souffre, il se plaint de douleurs et peut être obligé de ralentir ou d'arrêter son activité. Cela se traduit, entre autres, par une perte de productivité pour son équipe ou son service. Celle-ci va finir par se répercuter plus globalement sur le site dont il fait partie. Enfin, le surcoût engendré est évalué à environ deux milliards d'euros par an pour l'ensemble des entreprises en France.
Quels sont les troubles musculo-squelettiques les plus fréquents ?
37 % des troubles musculo-squelettiques concernent la main, le poignet ou les doigts. Parmi eux, on trouve le syndrome du canal carpien qui est causé par la compression d'un nerf de la main entraînant des douleurs dans les doigts. Des tendinites, comme celle dite de De Quervain qui touche les tendons du pouce, peuvent également entraîner des arrêts de travail. Un peu moins d'un tiers des TMS sont situés au niveau de l'épaule dont le très connu syndrome de la coiffe des rotateurs que l'on peut résumer par une atteinte de la bourse sous-acromiale (sous la clavicule) et des tendons associés. L'hygroma de l'épaule, qui correspond à une inflammation de la bourse séreuse de l'articulation, fait également partie des TMS. Dans 22 % des cas, ceux-ci concernent le coude avec l'apparition d'épicondylites qui sont aussi des tendinites. Enfin, dans un peu moins de 10 % des cas, ils se localisent au niveau du dos, créant des lombalgies ou des cervicalgies. De façon plus rare, les TMS peuvent également toucher les membres inférieurs et plus particulièrement les genoux. On a alors souvent affaire à une bursite du genou encore appelée maladie des carreleurs.
Quels sont les métiers concernés par les troubles musculo-squelettiques ?
Quasiment tous les domaines professionnels peuvent être confrontés aux TMS. Même si l'on pense immédiatement aux domaines comme la manutention, avec le port de charges lourdes dommageable pour les lombaires, ou le bâtiment dans lequel les contraintes physiques sont importantes, de nombreuses autres professions sont également concernées. Par exemple, le fait de rester assis plusieurs heures devant un ordinateur peut créer des maux de dos. Le maniement inadapté de la souris et du clavier est l'une des causes d'apparition du syndrome du canal carpien. Pour ne parler que de cette pathologie, elle est également rencontrée chez les hôtesses de caisse ou chez les couturières. Les TMS n'épargnent pas non plus le secteur agricole. Ainsi, la taille des vignes entraînent des douleurs aux mains et aux poignets, la traite des animaux d'élevage ou l'entretien des arbres fruitiers induisent des postures où les contraintes exercées sur certaines articulations sont très importantes.
L'ostéopathe : un acteur essentiel dans la prévention des TMS au travail
La prévention des TMS en entreprise avec un ostéopathe
De plus en plus d'ostéopathes interviennent en entreprise pour prévenir l'apparition des troubles musculo-squelettiques. En effet, ceux-ci peuvent avoir de nombreux impacts sur l'activité professionnelle comme :
- une augmentation de l'absentéisme,
- une désorganisation des services obligeant à des remplacements répétés,
- une dégradation du climat social pouvant engendrer du stress chez les salariés,
- la nécessité d'adapter les postes de travail,
- une élévation du taux de cotisation pour les accidents du travail et les maladies professionnelles,
- etc.
Or, de nombreuses études ont montré que l'intervention d'un ostéopathe sur le lieu de travail divise par cinq le taux d'absentéisme et par six le nombre d'arrêts de travail. En effet, en étant sur place, l'ostéopathe va pouvoir établir un état des lieux des différents risques de TMS auxquels sont confrontés les salariés. Outre l'optimisation des postes de travail, il peut aussi être appelé à organiser des sessions de sensibilisation aux troubles musculo-squelettiques. Celles-ci permettront aux employés d'être véritablement acteurs au sein de l'entreprise pour réduire l'impact des différents troubles. Ces formations peuvent être complétées par des exercices pratiques montrant comment effectuer des pauses efficaces pour réduire les tensions, ou comment apprendre à mieux se concentrer ou encore, comment corriger certains gestes. De plus, certains ostéopathes proposent également des consultations sur site pour garantir un suivi plus pratique pour les salariés.
Comment l'ostéopathe peut-il agir sur les troubles musculo-squelettiques ?
Il est indispensable que le salarié consulte un ostéopathe dès la survenue de la moindre douleur. En effet, plus la pathologie sera prise en compte de façon précoce, moins elle risque d'impacter le travail de la personne. Lors de la séance, le praticien va poser différentes questions à son patient pour établir, à la fois, une évaluation de ses conditions de travail et aussi, un historique de ses antécédents médicaux. Le but de l'ostéopathe va être, bien sûr, de réduire les différentes tensions qui causent la douleur, mais il va également donner plus de latitude au corps pour que celui-ci s'adapte mieux aux contraintes auxquelles il est confronté. La consultation d'ostéopathie aura également des effets positifs sur l'énergie globale de la personne, ce qui lui permettra de mieux gérer le stress professionnel et aussi de retrouver une meilleure qualité de sommeil.
Même si de nombreux ostéopathes interviennent déjà dans les entreprises pour sensibiliser les dirigeants et les employés aux conséquences des troubles musculo-squelettiques, ce n'est pas encore suffisant pour inverser la courbe ascendante qui caractérise leur impact sur la population française. Pour les prévenir de manière vraiment efficace, il serait peut-être intéressant que les autorités accordent une plus grande importance au rôle que jouent les ostéopathes dans la mise en œuvre des moyens pour traiter les TMS.
Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.
Sources : (1) AMELI : Comprendre les troubles musculo-squelettiques. Publication du 14 novembre 2019.