Calmer la bursite avec l'ostéopathie
De la même façon qu'il existe une maladie des lavandières (surnom donné à la tendinite de De Quervain, une pathologie qui touche le poignet), il existe aussi une maladie des carreleurs : la bursite, également appelée hygroma. Cette pathologie concerne les articulations et pas seulement celles des genoux, comme son surnom pourrait l'entendre dire. En complément des médicaments allopathiques, elle peut être traitée par l'ostéopathie. En prenant rendez-vous avec votre ostéopathe, dès le moindre signe de bursite, vous récupérerez plus vite l'usage de votre articulation.
La bursite ou quand la bourse... s'irrite
Des bourses protectrices dans les articulations
Pour comprendre ce qu'est une bursite, intéressons-nous d'abord à ce qu'est une bourse séreuse. Ce terme correspond à une cavité présente au niveau de l'articulation et qui a pour rôle d'éviter le frottement direct de deux structures organiques différentes. (os, tendons...) Ces bourses sont appelées séreuses, car elles sécrètent un liquide qui lubrifie les différentes parties de l'articulation. Il en existe deux sortes :
- les bourses superficielles : elles sont situées sous la peau aux endroits où l'on peut sentir le contact avec l'os juste en dessous. C'est le cas de la partie externe du coude ou de la rotule (avant du genou),
- les bourses profondes : situées dans les parties internes des articulations, elles sont en contact avec les tendons et les muscles.
Bourse trop frottée, bourse épanchée !
Le principal symptôme de la bursite est un gonflement articulaire, dû à une augmentation de production du liquide contenu dans la bourse. Cette tuméfaction est douloureuse à la palpation ou lors des mouvements. La présence de chaleur est généralement le signe d'un début d'infection. Dans ce cas, la douleur est plus importante et continue. Elle peut parfois irradier au-delà de l'articulation.
Comme la tendinite, la bursite est déclenchée par l'utilisation excessive de l'articulation. La différence entre les deux pathologies repose sur la structure touchée : la tendinite est liée à l'inflammation d'un tendon, la bursite à celle d'une bourse séreuse. Cependant, les deux sont souvent liés. Par exemple, dans le cas de la tendinite de l'épaule ou tendinite de la coiffe des rotateurs, on a souvent affaire en même temps à la bursite dite subacromiale; car située sous l'acromion (partie allongée de l'os claviculaire qui passe au-dessus de l'épaule).
Pour les hygromas situés au niveau des genoux, l'activité professionnelle est souvent mise en cause. C'est notamment le cas dans les métiers du bâtiment qui nécessitent une position accroupie, ou à genoux, plusieurs heures durant (couvreurs, carreleurs). La bursite de l'épaule est, quant à elle, rencontrée dans des sports comme le tennis ou le golf et accompagne généralement une tendinite du coude. Enfin, celle de la hanche peut être provoquée par la pratique excessive d'arts martiaux.
L'ostéopathie complémentaire des traitements allopathiques
L'ostéopathie pour traiter la bursite aiguë
Le traitement de la bursite passe par la prise d'antalgiques et d'anti-inflammatoires. La mise au repos de l'articulation enflammée est indispensable, ce qui oblige à arrêter, durant au moins quelques semaines, l'activité ayant déclenché la bursite. Le médecin a parfois recours à une attelle ou une béquille pour immobiliser totalement l'articulation. En cas d'infection, le traitement sera complété par des antibiotiques.
Concernant la bursite, l'ostéopathie se positionne en tant que thérapie complémentaire aux traitements classiques. En identifiant la structure qui cause l'inflammation, l'ostéopathe va pouvoir agir sur celle-ci et réduire la tuméfaction. Par le biais de manipulations douces sur l'articulation concernée, il va donner plus de mobilité à celle-ci. Bien sûr, une fois le traitement local effectué, il vérifiera et rééquilibrera l'ensemble de l'organisme.
L'ostéopathie pour éviter l'hygroma chronique
Pour ne pas voir réapparaître un hygroma dès la reprise de l'activité et surtout, pour éviter qu'il ne devienne chronique, l'ostéopathe va également recourir à des actions préventives. Ainsi, il va effectuer des tests sur toutes les zones du corps afin de mieux comprendre les liens qui existent entre le déclenchement de l'hygroma et le fonctionnement de l'organisme dans son ensemble. C'est ainsi qu'il peut parfois détecter des déséquilibres digestifs qui peuvent rendre le patient plus sensible aux réactions inflammatoires. Dans ce cas, l'ostéopathe encouragera celui-ci à se tourner vers une alimentation anti-inflammatoire. En cas de bursite au genou, il est facile de comprendre que si le praticien détecte des contraintes importantes au niveau des articulations, il expliquera à son patient l'importance de changer certaines habitudes afin de perdre du poids. D'autre part, l'ostéopathe travaillera au niveau de la posture globale du corps pour rééquilibrer celle-ci et éviter que des tensions excessives ne pèsent sur certaines articulations.
Afin d'aider ses patients qui exercent une profession à risques concernant la bursite, l'ostéopathe pourra se déplacer sur le lieu de travail de ceux-ci et proposer des façons plus ergonomiques d'effectuer les tâches demandées, tout en préservant ses articulations. Ce genre d'intervention ne comporte pas seulement un intérêt pour le patient, victime de bursite, elle est également intéressante pour l'employeur qui, ainsi, n'aura pas à supporter le coût et les complications inhérentes à l'absence de ses salariés, s'ils devaient à nouveau se retrouver en arrêt de travail.
Même si le mécanisme de déclenchement d'une bursite n'a pas encore livré tous ses secrets, il est tout à fait possible de la prendre en charge avec une médication adaptée. Cependant, en faisant appel, en plus, à l'expertise d'un ostéopathe, le patient va comprendre l'ensemble des dysfonctionnements qui ont amené, dans son cas, à déclencher une bursite, et qui peuvent aller bien au-delà qu'un simple geste répétitif. En identifiant les causes qui ont conduit à l'inflammation, l'ostéopathe sera capable d'éradiquer complètement celle-ci, et ce, de façon durable, voire définitive.
Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.