L'ostéopathie pour accompagner en douceur l'arthrodèse

Si vous êtes sujet à des douleurs de dos dont aucun traitement ne vient à bout, votre médecin va peut-être vous proposer de subir une arthrodèse. Cette intervention chirurgicale a pour but de soulager votre douleur et de vous permettre de retrouver un meilleur confort de vie, notamment dans vos déplacements. En prenant rendez-vous avec un ostéopathe, avant l'hospitalisation, vous mettrez votre corps dans une disposition optimale pour mieux supporter l'opération. De plus, un suivi ostéopathique, après celle-ci, représentera un plus pour accélérer votre convalescence.

L'arthrodèse : la chirurgie pour soulager les douleurs dorsales

La colonne vertébrale : une structure sur laquelle tout repose

Pour rappel, la colonne vertébrale est composée de vertèbres dont la plupart sont articulées et rendues mobiles grâce à l'insertion d'un disque intervertébral, sorte d'anneau fibreux entourant un noyau plus dense, entre chacune d'entre elles. La vertèbre peut être séparée en trois parties :

  • le corps : partie la plus volumineuse de la vertèbre en forme de cylindre,
  • à l'arrière de celui-ci : trois tiges osseuses, grâce auxquelles les vertèbres s'emboîtent les unes dans les autres,
  • enfin, le foramen : trou situé au centre de la vertèbre.

La représentation d'une colonne vertébrale

L'empilement de ces trous forme un tube : le canal rachidien, dans lequel passe la moelle épinière. Donc, non seulement la colonne vertébrale est une structure centrale et essentielle de l'organisme qui permet de nous tenir debout et de nous déplacer sans douleur, grâce à la fonction d'amortissement des disques intervertébraux, mais elle protège également la moelle épinière, centre de notre système nerveux sans lequel notre cerveau ne serait pas capable de transmettre ses messages à notre organisme.

L'arthrodèse : une soudure dans la colonne vertébrale

L'arthrodèse est donc une intervention chirurgicale qui va entraîner la soudure entre plusieurs vertèbres par le biais, par exemple, d'une plaque métallique vissée, de tiges ou de crochets, et dont le but est de bloquer une ou plusieurs articulations. Cependant, le chirurgien va auparavant veiller à respecter la courbure de votre colonne vertébrale. De plus, il va faire en sorte que les racines nerveuses adjacentes ne soient pas entravées. L'opération s'effectue sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation d'une à deux semaines. Cette durée est fonction de l'état général de santé du patient et de sa capacité à se déplacer de façon autonome. En règle générale, dès le lendemain de l'opération, un kinésithérapeute aide le patient à reprendre la marche. Il le suivra durant toute sa convalescence à l'hôpital, puis un kiné de ville prendra le relais environ un mois et demi après l'opération. Cependant, le patient devra attendre plusieurs mois avant de pouvoir reprendre une activité sportive ou professionnelle, si celle-ci présente des contraintes physiques importantes.

L'arthrodèse en dernier recours

Lorsque le mal de dos dure au moins depuis six mois, sans amélioration notable malgré les traitements, que la personne présente des difficultés à se déplacer, pouvant aller jusqu'à créer une invalidité partielle, l'arthrodèse est généralement proposée. Cependant, avant de prendre la décision de vous opérer, le chirurgien va évaluer les bénéfices que le patient va retirer de celle-ci, par rapport aux risques encourus et inhérents à ce genre d'intervention. La décision finale s'effectuera en fonction des antécédents de la personne, de son âge, de ses conditions de travail et d'autres éléments comme le type de sport pratiqué, par exemple. L'arthrodèse est donc généralement programmée suite à des pathologies préexistantes qui se sont aggravées, comme :

  • une hernie discale : pour diverses raisons (usure, traumatisme...) le disque intervertébral se déforme et vient appuyer sur le nerf adjacent, déclenchant la douleur au niveau du dos et qui, suivant la racine nerveuse touchée, peut également entraîner une sciatique ou une cruralgie.
  • une scoliose : cette déformation de la colonne vertébrale, à la fois latérale et frontale et associée à une rotation des vertèbres peut générer des tensions dorsales douloureuses.
  • une discopathie dégénérative : avec l'âge, le disque intervertébral se dessèche et n'assure plus son rôle d'amortisseur, ce qui provoque la douleur qui, suivant sa localisation, peut être à l'origine de lombalgies ou de cervicalgies.
  • le spondylolisthésis : cette pathologie survient lorsqu'une vertèbre glisse à la fois vers l'avant et le bas, par rapport à celle située juste en dessous.
  • une sténose rachidienne : le canal lombaire est trop étroit, suite à une anomalie dans son développement ou à cause du vieillissement qui le rétrécit.
  • une fracture : suite à un choc, certaines vertèbres cervicales peuvent avoir besoin d'être réalignées.

Consulter un ostéopathe avant et après votre arthrodèse

L'ostéopathe une approche complémentaire de la chirurgie

Avant l'arthrodèse : préparer l'organisme à l'opération

Une intervention chirurgicale est toujours une épreuve pour le corps humain, il est donc essentiel de mettre tout en œuvre pour le préparer au mieux et arriver le plus serein possible le jour J. L'ostéopathe va, pour cela, agir à plusieurs niveaux. Tout d'abord, il va diminuer votre appréhension à l'approche de l'opération. En effet, le stress, en augmentant les tensions musculaires, a des fortes chances, entre autres, d'accroître vos douleurs déjà présentes. En vous apportant une détente globale, l'ostéopathe va vous permettre d'arriver plus zen à l'opération ! Ensuite, les produits anesthésiants sont toxiques pour le corps, ils vont donc demander un effort supplémentaire à vos émonctoires (poumons, reins, foie) pour être éliminés. L'ostéopathe va donc accroître le potentiel de ces derniers pour que le liquide anesthésiant soit évacué plus rapidement. Cela aura pour action de diminuer la fatigue ressentie après l'opération et aussi d'éviter l'apparition de problèmes de sommeil post-opératoires.

Après l'arthrodèse : aider le corps à retrouver sa dynamique

Après l'opération, l'ostéopathe va poursuivre son travail de stimulation sur les émonctoires qui travaillent plus que de coutume pour débarrasser votre corps des produits anesthésiques. Ensuite, il va agir sur la cicatrice. Cette signature souvent disgracieuse, laissée par le chirurgien, est composée de tissus plus récents mais moins souples du fait de leurs adhérences. Cela limite les mouvements des plus anciens et peut provoquer une gêne, voire une douleur. L'ostéopathe va donc redonner de la souplesse aux tissus cicatriciels pour réharmoniser la zone et lui rendre sa mobilité. Celui-ci va également agir sur les douleurs post-opératoires. En effet, même si elles sont généralement dues à l'intervention chirurgicale en elle-même, elles peuvent parfois persister bien au-delà de la période de convalescence. S'en remettre aux mains d'un ostéopathe peut tout simplement vous éviter de souffrir de nombreux mois. De plus, le praticien vérifiera également votre équilibre postural qui a forcément été perturbé par l'arthrodèse et le rétablira, ce qui diminuera également les tensions au niveau de votre dos. Cela sera également bénéfique pour profiter complètement de votre rééducation avec le kiné et augmentera vos chances d'une reprise plus rapide de vos activités.

L'arthrodèse imposant un arrêt de travail relativement long (3 à 6 mois) ainsi que la limitation, durant cette période, d'un certain nombre de loisirs, le suivi par un ostéopathe, à la fois en amont et en aval de l'opération, augmente les chances de diminuer la durée de convalescence et de faire disparaître complètement les douleurs dorsales. En intervenant en complément de la rééducation par un kiné, l'ostéopathe apparaît comme une thérapie complémentaire essentielle à la chirurgie. En associant les deux, le patient pourra reprendre le cours normal de sa vie, et ce, en pleine santé.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.