Cruralgie et ostéopathie

Pour calmer les nerfs naturellement

La cruralgie, parfois appelée la sciatique du devant est moins connue et moins courante que cette dernière, mais tout aussi douloureuse, voire plus. Même s'il est possible de soulager une cruralgie avec des traitements allopathiques, l'ostéopathie, en s'intéressant à la cause de la douleur, va agir directement sur celle-ci et permettre un rétablissement complet de la personne touchée. Prendre rendez-vous avec un ostéopathe pour traiter une cruralgie limite donc le risque de récidives et permet également d'agir efficacement dès l'apparition des premières douleurs.

La cruralgie ou quand le crural fait mal

Qu'est-ce qu'une cruralgie ?

La cruralgie est une névralgie, c'est-à-dire une douleur ressentie sur le trajet d'un nerf sensitif. Elle est appelée ainsi du fait de l'ancien nom du nerf fémoral, autrefois appelé crural. Le trajet de celui-ci démarre au niveau des deuxième, troisième et quatrième vertèbres lombaires. Ce nerf est appelé mixte, car il possède deux fonctions : une fonction motrice qui permet à la cuisse de se plier vers l'abdomen et également de s'en éloigner en étirant la jambe, et une fonction sensitive qui rend le devant de la cuisse sensible, ainsi que tout l'avant de la jambe jusqu'au pied. Lorsque ce nerf crural est irrité ou comprimé, c'est la cruralgie. Elle peut toucher soit le côté droit de la personne, soit le gauche, soit être ressentie de façon bilatérale.

Les symptômes de la cruralgie

Quels sont les symptômes de la cruralgie ?

Le principal symptôme de la cruralgie est une douleur qui est décrite comme intense, sous forme de brûlures ou de décharges électriques. La douleur n'est pas distribuée de la même façon suivant que le nerf est comprimé à sa racine ou sur son trajet. Lorsque la compression provient des lombaires, la douleur démarre dans le bas du dos, est ressentie dans le bassin et la fesse, puis à l'avant de la cuisse et de la jambe. Si le nerf est comprimé sur son trajet, la douleur se situera à l'endroit de la compression, par exemple au niveau de l'aine, à l'avant de la cuisse, ou à l'intérieur du genou. Des symptômes concomitants peuvent apparaître comme des sensations de fourmillements ou de picotements, voire une perte de la sensibilité aux endroits touchés par la cruralgie. La douleur s'intensifie lorsque la personne tousse ou éternue, va à la selle et, dans tous les cas, lorsqu'elle est assise.

Cruralgie : des causes aux conséquences

De la hernie à la cruralgie

Dans 90 % des cas, la cause de la cruralgie provient d'une hernie discale située en bas du dos. Quand une hernie se forme, le noyau du disque intervertébral peut venir appuyer sur le nerf fémoral, créant des douleurs sur son trajet. L'arthrose peut également être à l'origine d'une cruralgie, notamment en rétrécissant le canal rachidien, où passe le nerf, ce qui le comprime. Parmi les autres causes, on peut citer une infection, une fracture ou une tumeur sur l'os qui, par sa présence, vient comprimer le nerf. De la même façon, un hématome sur l'un des muscles traversés par le nerf fémoral, notamment le quadriceps (le grand muscle qui occupe tout l'avant de la cuisse) peut irriter le nerf et causer une cruralgie.

Des conséquences parfois très graves

Outre la douleur causée par la compression du nerf crural, il peut arriver également que la personne concernée ressente une faiblesse au niveau de la cuisse. Dans les cas les plus graves, la cruralgie peut entraîner une paralysie du muscle quadriceps, avec des répercussions sur le genou ou des parties du pied. Parfois, la douleur est tellement intense qu'elle devient insupportable et peut s'accompagner de fièvre. La cruralgie peut également entraîner de l'incontinence ou, au contraire, des difficultés à uriner, ou encore une constipation subite, de l'impuissance ou une perte de sensibilité au niveau du périnée. Tous ces symptômes nécessitent une consultation en urgence et parfois une hospitalisation pour empêcher des séquelles irréversibles comme, par exemple, une paralysie définitive.

La cruralgie soignée par l'ostéopathie

L'ostéopathie pour faciliter le passage du nerf

Une approche adaptée à chaque patient

Toutes les consultations d'ostéopathie commencent par une anamnèse et celles pour la cruralgie n'échappent pas à la règle. L'ostéopathe va donc poser des questions au patient pour connaître le type de douleur ressenti, où elle se situe et dans quelles conditions elle est survenue. Le praticien pourra également demander des examens complémentaires (scanner, IRM, etc.) pour confirmer ou infirmer notamment la présence d'une hernie discale. En prenant en compte l'ensemble des informations données par le patient et par les examens, l'ostéopathe va pouvoir remonter jusqu'à la cause de la cruralgie et adapter son traitement en conséquence. Il prendra également en compte l'âge du patient, ses éventuels antécédents médicaux, ses habitudes de vie, la profession exercée et la ou les activités sportives pratiquées.

Comment l'ostéopathe agit

Une fois les informations récoltées auprès de son patient, l'ostéopathe va traiter tout ce qui empêche le passage du nerf crural, en redonnant notamment de la mobilité à la zone lombaire où celui-ci prend naissance. Il va également rendre sa souplesse aux muscles de la cuisse et du dos et éliminer toutes les tensions au niveau du bassin. En cas de constipation, l'ostéopathe va évidemment détendre les côlons ascendant et descendant, et vérifier également des organes annexes comme la vessie et l'utérus qui peuvent concourir à l'irritation du nerf. L'ostéopathe pourra aussi traiter les muscles et articulations des jambes et agir sur les vertèbres cervicales et sacrées, directement en lien avec les lombaires. En fin de séance, l'ostéopathe donnera des conseils pour corriger la posture de son patient afin d'éviter la survenue de nouvelles douleurs. Il a également la possibilité d'orienter son patient vers un kinésithérapeute pour faire des étirements et du renforcement musculaire.

Par son approche holistique, l'ostéopathie apporte une réponse globale et adaptée au traitement de la cruralgie et peut parfois éviter de recourir à la chirurgie. Cependant, même si cette solution s'avère inévitable, un suivi ostéopathique après l'opération ne pourra qu'être bénéfique en garantissant à la personne une récupération plus rapide et un soulagement durable. Dans tous les cas, consulter un ostéopathe de façon régulière, après un ou plusieurs épisodes de cruralgie, permettra d'agir préventivement et d'éviter des récidives douloureuses.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.