Pourquoi votre ostéopathe vous répète-t-il sans cesse de ne pas croiser vos jambes ?

S'il arrive que vous preniez rendez-vous avec votre ostéopathe pour des douleurs lombaires, une sensation de jambes lourdes ou des maux de dos qui reviennent sans cesse, celui-ci vous demandera probablement, au moment de l'anamnèse, si vous êtes souvent assis comme ça, devant lui, les jambes croisées. En effet, cette habitude très fréquente n'est pas sans conséquences sur notre santé. Faisons le tour de ce croisement qui est au carrefour de nombreuses pathologies.

Les jambes : un croisement dangereux

Mais pourquoi donc croisons-nous les jambes ?

Il existe de nombreuses raisons qui peuvent expliquer pourquoi nous croisons les jambes. Chez les femmes qui portent une jupe ou une robe, cette attitude est à la fois pratique et élégante. Le fait de croiser et décroiser lentement les jambes en regardant son partenaire droit dans les yeux peut aussi être une invitation, à peine masquée, à un moment sensuel… Pour les messieurs qui ont un important rendez-vous d'affaires, croiser les jambes indique, sans l'ombre du doute, que l'on va aborder le problème avec calme et assurance. Enfin, il arrive même qu'un certain nombre d'entre nous poussent le vice jusqu'à réaliser un double croisement qui ne repose, en fait, sur aucune explication logique !

Se croiser les jambes : les conséquences sur la circulation sanguine

Lorsque nous croisons les jambes, celles-ci sont justement les premières à en souffrir. En effet, derrière le genou, se trouve une zone très vascularisée. Or, lorsqu'elle est comprimée, cela empêche le retour veineux et est donc susceptible d'entraîner des problèmes au niveau de la circulation sanguine. Si vous restez des heures dans cette position, vous allez avoir la sensation que vos jambes sont lourdes et à terme, vous pourriez y voir apparaître des varices. Pendant la grossesse, les conséquences de cette position jambes croisées sont encore plus néfastes. En effet, le système cardio-vasculaire de la maman doit travailler deux fois plus pour apporter du sang au fœtus. Or, croiser les jambes ralentit le flux de l'artère fémorale (située le long du fémur) et donc l'irrigation sanguine destinée au bébé. D'autre part, si la circulation sanguine des jambes est mise à rude épreuve, c'est également le cas de l'articulation du genou qui est, en quelque sorte, vrillée. Cela peut augmenter le risque d'entorses, ainsi que celui-ci de voir apparaître de l'arthrose.

Croiser les jambes au bureau

Quand les jambes sont croisées, le dos est éprouvé

Lorsque vous croisez vos jambes, vous adoptez une posture déséquilibrée. Donc vous penchez forcément plus d'un côté que de l'autre et vos vertèbres lombaires vont en subir les conséquences. De plus, votre corps va essayer de retrouver sa verticalité et il va donc compenser cette asymétrie en effectuant une bascule du bassin. À plus ou moins long terme, des douleurs au niveau de la colonne vertébrale vont se déclencher. Elles peuvent ensuite évoluer en scoliose, en lumbago ou en sciatique. Dans ce cas, il faut également rappeler que le bas du rachis n'est pas le seul touché. En effet, les jambes croisées ont aussi un impact sur les vertèbres cervicales dont les tensions augmentent le risque d'engendrer des maux de tête, voire des vertiges. D'autre part, le changement d'axe du bassin va aussi impacter le périnée. Celui-ci va avoir tendance à se relâcher, ce qui peut occasionner des fuites urinaires. Enfin, pour les femmes qui sont sujettes aux troubles gynécologiques comme les cystites et les mycoses, les frottements plus fréquents au niveau de l'entrejambe sont aussi un facteur aggravant.

Les jambes croisées : un impact psychologique aussi

Lorsque vous croisez vos jambes, votre organisme déploie une énergie phénoménale pour tenter de rester dans le bon axe et pour oxygéner les muscles qui sont sursollicités par cette mauvaise posture. En conséquence, si le fait de croiser vos jambes vous donne l'impression d'être mieux concentré, ôtez-vous immédiatement cette idée de la tête, car c'est en fait tout le contraire ! L'énergie qui pourrait être utilisée pour vous aider à résoudre le problème intellectuel auquel vous êtes confronté au moment où vous croisez vos jambes, est détournée pour vous permettre de rester assis de façon statique. Résultat : vous vous fatiguez beaucoup plus vite et vous perdez en concentration.

Les conseils de l'ostéopathe pour cesser de croiser vos jambes

Adopter une bonne posture

Pour vous déshabituer de croiser les jambes, vous devrez au départ être attentif à votre posture. Pour cela, vous pouvez vous avancer un peu sur votre siège et aussi le surélever pour avoir les genoux un peu plus bas que les fesses ce qui stabilisera votre assise. Si vous constatez que vous n'arrivez pas à vous asseoir sans systématiquement croiser vos jambes, investissez dans un ballon de gymnastique. En vous asseyant dessus pour travailler devant votre ordinateur, vous serez obligé de garder vos jambes décroisées afin de maintenir votre équilibre. De plus, il favorisera une bonne posture pour votre dos tout en le musclant. Par contre, limitez son utilisation à une demi-heure maximum par jour.

Croiser les jambes

Empêcher vos pieds de se rejoindre

Si au moment où vous levez la jambe, quasiment sans y penser, pour la passer sur l'autre, vous rencontrez un obstacle, cela vous alertera sur la récurrence de votre mauvaise habitude. Le but est donc de placer un objet sur le chemin de votre jambe. Pour cela, positionnez un tabouret, un sac, votre corbeille à papier… entre vos pieds. Ainsi, dès que vous aurez envie de croiser vos jambes, vous heurterez l'obstacle et cela arrêtera instantanément votre élan.

L'écrivain Mark Twain disait :

"On ne se débarrasse pas d'une habitude en la flanquant par la fenêtre ; il faut lui faire descendre l'escalier marche par marche."
Cette citation illustre bien le fait qu'il vous faudra probablement du temps pour vous défaire de l'habitude de croiser les jambes. Ne soyez donc pas trop exigeant avec vous-même, prenez patience et surtout, suivez les conseils de votre ostéopathe. Le jour où vous vous apercevrez que vous n'avez plus envie de vous croiser les jambes, vous aurez gagné !

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.