L'ostéopathie pour ne plus avoir de haine contre votre douleur à l'aine

Motif de consultation fréquent dans les cabinets d'ostéopathie, une douleur à l'aine peut provenir de causes diverses qu'il va falloir identifier pour assurer un traitement efficace. Encore une fois, l'anamnèse que va diriger l'ostéopathe vis-à-vis de son patient revêt toute son importance. Une fois celle-ci complétée par différents tests, le praticien va être en mesure de soulager cette douleur à l'aine pour qu'elle ne soit plus qu'un mauvais souvenir.

Quand l'aine fait des siennes

L'aine, un carrefour névralgique

L'aine correspond à la zone du corps située entre la cuisse et le bas-ventre, elle est également appelée région inguinale et est le siège d'un centre nerveux où se croisent quatre nerfs :

• Le nerf ilio-inguinal : nerf à la fois sensitif et moteur, il est responsable de la sensibilité de la peau sur le haut de la cuisse, de celle du scrotum, chez l'homme, et des grandes lèvres chez la femme.
• Le nerf ilio-hypogastrique : il a un rôle sensitif au niveau du scrotum (pour l'homme) et des grandes lèvres (pour la femme) et un rôle moteur pour les muscles de l'abdomen.
• Le nerf crural (anciennement appelé fémoral) est responsable de la motricité de la partie supérieure de la jambe (de la hanche au genou) et de la sensibilité d'une partie des membres inférieurs.
• Le nerf obturateur complète, en quelque sorte, l'action sensitive du nerf crural concernant les jambes.

Une douleur aux causes multiples

Une douleur qui se déclenche dans la région inguinale peut avoir de nombreuses origines. Parmi les causes articulaires, l'arthrose de la hanche arrive en premier. Celle-ci est due à l'usure des cartilages de l'articulation coxo-fémorale (entre l'os du bassin et le fémur) et touche généralement les femmes de plus de 50 ans. Elle se traduit par une perte progressive de la mobilité qui pourra être enrayée par un traitement ostéopathique approprié. Plus rarement, une douleur à l'aine peut également être due à une dysplasie (malformation) de la hanche ou à des fractures du bassin, en cas d'ostéoporose, par exemple. Enfin, il peut arriver, lors d'un accouchement, que la symphyse pubienne (le cartilage qui unit les deux os de la hanche) soit légèrement déviée, ce qui crée des tensions douloureuses au niveau du bas-ventre.

Des problèmes musculaires peuvent également causer une douleur à l'aine. Par exemple, des tendinites du muscle psoas ou des abducteurs, en entraînant une contraction excessive de ces derniers, créent des tensions dans la région inguinale qui peuvent se transformer en douleur. Dans le cas des muscles abducteurs, il s'agit d'une pathologie essentiellement rencontrée chez les sportifs. Lorsque la douleur inguinale s'étend jusqu'à la région pubienne, on parle alors de pubalgie. Dans ce cas, l'intensité de la douleur peut aller jusqu'à provoquer une invalidité, signant l'arrêt temporaire de l'activité sportive.

Des problèmes liés aux organes se trouvant dans la région de l'aine peuvent également générer une douleur. C'est notamment le cas lorsqu'il y a une hernie inguinale. Cette grosseur, visible sous la peau près de l'aine est la conséquence d'une faiblesse des muscles abdominaux. Ainsi, si la pression abdominale augmente (par exemple, en cas de constipation ou de surpoids), une partie de l'intestin vient faire hernie. De même des troubles digestifs, notamment au niveau des intestins, ou urinaires, comme une cystite, ou encore gynécologiques, peuvent rendre le bas-ventre douloureux et, par extension, la région inguinale. Enfin, des névralgies (inflammations d'un nerf) comme une sciatique ou une cruralgie, outre de générer des douleurs sur le trajet du nerf, peuvent également en créer au niveau de l'aine.

Les mains de votre ostéopathe pour calmer la douleur inguinale

L'anamnèse, encore et toujours incontournable

Lorsqu'un patient consulte, car il a mal dans la région de l'aine, et même si l'ostéopathe va effectuer différents tests pour en comprendre l'origine, l'anamnèse est de nouveau un passage obligé pour établir, en quelque sorte, une carte d'identité de la douleur. Les questions que le praticien va poser à son patient porteront, par exemple, sur les conditions de survenue de la douleur et sur son association éventuelle avec d'autres symptômes. L'hygiène de vie et, plus particulièrement, la façon dont le patient s'alimente, seront également abordées, notamment si le praticien soupçonne une origine digestive. Si la douleur s'est déclarée au cours d'une activité sportive, l'ostéopathe va chercher à comprendre quels gestes ou postures l'ont déclenchée et dans quelles conditions elle récidive, s'il y a lieu. Enfin, si la douleur semble liée à des problèmes articulaires, le praticien peut demander des examens complémentaires afin d'être en mesure de déterminer l'étendue d'une lésion ou d'une pathologie (déchirure musculaire, fracture, arthrose...). Ainsi, il sera en mesure de prendre en charge son patient en toute connaissance de cause et, s'il y a lieu, de le réorienter vers son médecin ou un autre professionnel de santé.

Des techniques ostéopathiques adaptées pour soulager la douleur à l'aine

Vous l'aurez compris, comme il n'existe pas une cause unique à la douleur à l'aine, il n'existe pas non plus un seul traitement préétabli pour la soulager. L'ostéopathe va donc orienter ses soins en fonction des réponses qu'il aura reçues au cours de l'anamnèse et des tests qu'il fera lui-même pour compléter celles-ci. Ainsi, lorsqu'une articulation est en cause, l'ostéopathe va agir sur celle-ci pour éliminer les restrictions de mobilité et lui permettre de refonctionner avec une amplitude augmentée. Il va également vérifier l'état des structures annexes (ligaments, tendons...) qui ont également pu être endommagées par le dysfonctionnement articulaire. Si la douleur à l'aine est d'origine musculaire, l'ostéopathe va faire en sorte de rendre leur souplesse aux muscles concernés, ce qui va éliminer les tensions sur la zone inguinale et, en conséquence, la douleur.

Dans le cas où la douleur est d'origine viscérale, l'ostéopathe va d'abord s'intéresser à l'organe en question. Par exemple, en cas de constipation ou de tout autre trouble intestinal, l'ostéopathe va d'abord agir localement, en éliminant les tensions le long du côlon. Il va ensuite étendre ses manipulations à l'ensemble du système digestif et au-delà, par exemple en vérifiant la santé de la zone lombaire, en lien direct avec les intestins. Cependant, toutes ces actions s'avéreront insuffisantes si le patient ne modifie pas ses habitudes alimentaires, par exemple. L'ostéopathe sera alors également compétent pour conseiller celui-ci sur la façon de mieux manger et, éventuellement, sur la mise en place d'un régime. De même, en cas de cystite, l'ostéopathe insistera sur l'insistance d'une bonne hydratation, après avoir, bien sûr, amélioré la mobilité et la vascularisation au niveau de la vessie. Il pourra également agir au niveau des reins et de toutes les fonctions qui peuvent assurer un meilleur drainage de l'urine.

Bien sûr, une fois le traitement effectué au niveau local, l'ostéopathe vérifiera l'ensemble du corps du patient pour supprimer tout problème de santé qui pourrait être indirectement lié à la douleur inguinale et donc susceptible de la réactiver. Par exemple, si une sciatique ou une cruralgie créent la douleur, l'ostéopathe décomprimera le nerf concerné, mais il ira également vérifier s'il y a présence ou non d'une hernie discale, les deux pathologies étant souvent liées. En effet, si cette dernière n'est pas traitée, le patient sera soulagé de façon temporaire, mais sa douleur à l'aine aura ensuite toutes les chances de revenir. Une fois de plus, pour soigner ce type de problèmes, l'intérêt de la prise en charge globale de l'ostéopathie est évident.

La multiplicité des causes pouvant entraîner une douleur à l'aine implique que celles-ci soient identifiées pour pouvoir traiter efficacement le patient. En cas de douleur à l'aine, prendre rendez-vous avec votre ostéopathe va non seulement permettre d'éliminer la douleur, mais en remontant à la source du problème, l'ostéopathe va vous guérir durablement et vous permettre de retrouver une santé globale.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.