En finir avec la constipation de manière naturelle

Des études publiées en 2004 avancent que 10 à 30 % de la population en Occident serait constipée et entre 3 et 5 % de façon chronique(1). Loin d'être banal, cet inconfort peut très vite nous gâcher la vie. Cependant, avant de recourir aux laxatifs chimiques, il est possible de s'en débarrasser en modifiant quelques-unes de nos habitudes de vie et en privilégiant les solutions naturelles.

La constipation : quand la vie manque de selles

Être constipé, c'est quoi ?

On considère qu'une personne est constipée si elle va à la selle moins de deux fois par semaine. La constipation est due à un ralentissement du transit intestinal. Elle se traduit par une évacuation des selles retardée ou difficile et est considérée comme chronique quand elle est régulière depuis au moins 6 mois. Il existe deux types de constipations : lorsque les selles ont tendance à être immobilisées dans le côlon, on parle de constipation de transit, lorsqu'elles sont bloquées au niveau du rectum, on parle alors de : constipation terminale. Certaines personnes peuvent présenter les deux cas en même temps.

Pourquoi est-on constipé ?

Les causes les plus courantes de constipation proviennent d'un manque d'hydratation et d'une alimentation inadaptée. En effet, pour se former et descendre naturellement le long du côlon, les selles ont besoin d'une certaine plasticité qui nécessite de l'eau et des fibres. Ensuite, le péristaltisme intestinal (la contraction de l'intestin) a besoin d'être stimulé par les mouvements de notre corps pour bien fonctionner, la sédentarité est donc couramment à l'origine d'une constipation. Les intestins sont également très sensibles à nos émotions. Peut-être avez-vous même déjà entendu dire que le côlon est notre deuxième cerveau. Cela s'explique aisément par le fait que l'ensemble du tube digestif est en connexion directe avec ce dernier via des fibres nerveuses. Une augmentation du stress, même temporaire, est donc susceptible d'entraîner de la constipation. Enfin, d'autres problèmes peuvent la favoriser comme le cycle menstruel féminin ou le syndrome du côlon irritable.

Mangez des fibres

Prendre des bonnes habitudes pour remonter en selles

La base : boire, bouger et fibrer !

Avant de chercher plus loin des solutions à vos problèmes de constipation, il faut commencer par appliquer les trois principes de base d'un bon transit intestinal, soit :

  • boire de l'eau: bien s'hydrater est essentiel pour le fonctionnement de l'organisme. Pour rappel, notre corps est composé à 70 % d'eau. Certains organes ont un plus grand besoin en eau que d'autres comme le cerveau, les yeux et... les intestins !
  • faire de l'exercice physique : lorsque l'on marche, court ou roule à vélo, les intestins suivent le mouvement du corps ce qui dynamise leur péristaltisme et aide leur vidange.
  • manger des fibres : il existe deux sortes de fibres : les premières, solubles dans l'eau, augmentent la viscosité des selles et leur permettent donc de glisser le long des intestins. Les secondes, insolubles dans l'eau, absorbent celle-ci, ce qui alourdit les selles et facilite leur descente vers l'anus. Les fruits comme les kiwis et les pruneaux sont riches en fibres, les graines de psyllium en fibres solubles.

Agir contre la constipation

Quelques astuces supplémentaires pour un transit actif

Se masser le ventre, en suivant le sens des aiguilles d'une montre pendant au moins 5 minutes, aide les intestins à se remettre en mouvement. La prise de probiotiques peut être préconisée pour les personnes dont les intestins sont trop fragiles pour supporter les pruneaux et recommandée, en traitement de fond, en cas de constipation chronique. En cure de trois à cinq semaines, celle-ci favorise le rééquilibrage de la flore intestinale et les bons gaz, c'est-à-dire ceux qui participent au mouvement de l'appareil digestif. Si la constipation provient de difficultés à gérer ses émotions ou son stress, avant de s'occuper du transit intestinal en lui-même, il est essentiel d'apprendre à se détendre et se relaxer.

L'ostéopathe pour mettre un terme aux guerres intestines

L'approche holistique de l'ostéopathie va permettre, dans un premier temps, de trouver la cause de votre constipation. Une fois celle-ci identifiée, l'ostéopathe pourra vous conseiller sur des changements alimentaires ou une activité physique pour stimuler un côlon un peu paresseux. Il s'attachera ensuite à redynamiser vos intestins pour une meilleure élimination des selles. Il équilibrera notamment les trois segments du côlon non seulement entre eux, mais également par rapport aux viscères environnants. Il agira également sur l'ensemble de l'appareil digestif pour éliminer les tensions qui entravent son fonctionnement. L'ostéopathe vérifiera également que la colonne vertébrale ne présente aucune raideur pouvant bloquer l'activité digestive. Travailler en crânien permettra de relaxer la personne dont la constipation est causée par le stress. Dans tous les cas, le praticien adaptera ses techniques viscérales et structurelles en fonction du profil de son patient.

Être constipé n'est pas une fatalité et il n'y a donc aucune raison d'entretenir cet état. Pour éviter le recours aux laxatifs chimiques, adopter une meilleure hygiène de vie et prendre de nouvelles habitudes peuvent suffire à remettre en route votre transit intestinal. Dans le cas contraire, consulter un ostéopathe vous aidera à dynamiser votre système digestif et à mieux gérer vos émotions pour faire la paix avec vos intestins.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.

Sources : (1) Higgins PD, Johanson JF, Epidemiology of constipation in North America: a systematic review [archive], Am J Gastroenterol, 2004;99:750-9 - Garrigues V, Gálvez C, Ortiz V, Ponce M, Nos P, Ponce J, Prevalence of constipation: agreement among several criteria and evaluation of the diagnostic accuracy of qualifying symptoms and self-reported definition in a population-based survey in Spain [archive], Am J Epidemiol, 2004;159:520-6