La phytothérapie : les vertus des plantes au service de votre bien-être

À l'instar de l'ostéopathie ou de la sophrologie, la phytothérapie fait partie des médecines douces dont le but est d'apporter un mieux-être aux personnes qui s'en servent. Elle partage avec l'aromathérapie le fait d'utiliser les propriétés des plantes, mais sur des modes différents. Nous vous proposons donc un voyage aux racines de l'humanité pour découvrir les bienfaits que nous offrent les ressources du règne végétal.

La phytothérapie : une évolution plus que millénaire

Une histoire intimement liée à celle de l'être humain

Si les premières traces de l'utilisation des vertus des plantes remontent aux Sumériens (environ 3000 ans av. J.-C.), le premier véritable recueil qui s'apparente à la phytothérapie est le papyrus Ebers qui date du XVIe siècle av. J.-C. Au fil de ses 110 pages, il décrit différentes plantes en y associant la façon dont on peut s'en servir à des fins médicinales. L'emploi de celles-ci est donc intimement lié à l'histoire de l'humanité qu'elles ont accompagnée pendant des millénaires, car il s'agissait alors des seuls remèdes existant contre la maladie. D'ailleurs, encore aujourd'hui, elle reste l'unique médecine accessible pour des millions d'hommes et de femmes qui ne peuvent pas se soigner avec les remèdes occidentaux. Dans notre pays, le développement de ces derniers au cours du XIXe siècle a d'ailleurs relégué la phytothérapie au second plan. Cependant, cela n'a duré qu'un temps, car, grâce à la meilleure connaissance que nous avons désormais des substances actives contenues dans les plantes, les preuves de l'efficacité de la phytothérapie ont été apportées.

Deux concepts mais une seule phytothérapie

Aujourd'hui, la phytothérapie est partagée entre deux grands courants. Tout d'abord, le traditionnel qui prend en compte, d'une part, la plante dans sa globalité et, d'autre part, son action sur l'ensemble d'un individu. Il s'agit de la forme la plus ancienne d'utilisation des végétaux et elle est encore tout à fait d'actualité dans les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. L'autre concept correspond à la phytothérapie moderne qui confirme l'efficacité des différents remèdes extraits des plantes par des études scientifiques. Celle-ci profite donc aujourd'hui des techniques avancées d'analyses biochimiques qui permettent de valider que cette médecine naturelle n'est plus seulement empirique, mais qu'elle repose aussi sur des résultats vérifiés.

La phytothérapie

La phytothérapie : définition et modes de préparation

Comment peut-on définir la phytothérapie ?

C'est le médecin français Henri Leclerc (1870-1955) qui a créé le mot de "phytothérapie" en 1913, à partir de deux racines grecques : "phytos" et "thérapeuio" qui signifient respectivement "plante" et "soigner". La phytothérapie peut alors être définie comme le fait de soigner par les plantes. L'objectif est donc de se servir de ce que la nature met à notre disposition pour contrer nos maux. Il faut cependant rester prudent, car certaines plantes possèdent des actifs puissants, voire toxiques. Avant toute utilisation d'une plante, il est en conséquence indispensable de s'informer sur les éventuelles contre-indications de celle-ci et sur son mode d'administration ou de consulter un phytothérapeute, un herboriste ou encore, de demander conseil à son pharmacien.

Quels sont les modes de préparation en phytothérapie ?

S'il existe de nombreuses façons de préparer des végétaux pour une utilisation thérapeutique, on peut en citer trois principales. La première est la tisane qui consiste à infuser des plantes fraîches ou séchées dans de l'eau chaude ou à les laisser macérer dans de l'eau froide. Il est également possible d'employer la plante sous forme de décoction. Dans ce cas, cette dernière reste plus longtemps dans l'eau. Ensuite, l'évolution des procédés, liée au développement de l'industrie pharmaceutique, permet de trouver des plantes sous forme de poudres ou de gélules, avec un végétal qui a été broyés avant d'être conditionné. Enfin, une partie ou l'ensemble de la plante peuvent aussi être extraits à l'aide d'un solvant qui correspondra à de l'eau ou à de l'alcool. On obtient alors un extrait hydroalcoolique qui est plus concentré en principes actifs que dans le cas d'une tisane, par exemple.

Pour un meilleur sommeil

Quels sont les bienfaits de la phytothérapie ?

Comme la pharmacopée recense plus de 28 000 plantes qui auraient des propriétés médicinales dans le monde, il est impossible d'en lister tous les bienfaits. Nous allons donc nous intéresser à quatre indications qui font partie des prescriptions courantes en matière de phytothérapie.

Les plantes pour favoriser la perte de poids

Si les plantes ne peuvent pas, à proprement parler, faire maigrir, elles peuvent cependant contribuer à accélérer les effets d'un rééquilibrage alimentaire. C'est notamment le cas des végétaux riches en caféine comme le café, le maté (infusion sud-américaine réalisée à base de yerba maté, une plante de la même famille que le houx) et le guarana (une plante en forme de liane provenant d'Amazonie). La caféine est réputée pour aider le corps à brûler plus efficacement ses graisses et c'est l'une des raison pour laquelle la consommation du thé vert favoriserait aussi l'élimination de ces dernières.

La phytothérapie pour apaiser les troubles de la ménopause

Si la sauge officinale (Salvia officinalis) est réputée pour diminier les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur, elle n'est pas la seule plante à pouvoir aider les femmes à passer le cap de la ménopause. En effet, l'actée à grappes noires (Actea racemosa) est également très efficace pour réduire la sudation trop importante, ainsi que les insomnies et l'anxiété. De même, la valériane officinale (Valeriana officinalis), traditionnellement employée dans les troubles anxiogènes, peut aussi être utile pour contrer les insomnies et les dépressions légères liées à la ménopause.

Calmer le stress et mieux dormir grâce aux plantes

Un certain nombre de plantes sont préconisées en cas de troubles du sommeil, l'une des plus connues étant la passiflore (Passiflora incarnata). Cette liane originaire d'Amérique du Sud et qui a été ramenée sous nos latitudes par des missionnaires, renferme notamment des alcaloïdes qui possèdent des effets relaxants. Elle est donc particulièrement recommandée pour favoriser l'endormissement de personnes nerveuses. La valériane, citée plus haut, fait aussi partie des plantes les plus sédatives qui existent. Cela est dû à la présence de GABA (Gamma-AminoButyric Acid en anglais ou acide ?-aminobutyrique, en français) dans sa composition. Ce neurotransmetteur joue un rôle, entre autres, dans la régulation de l'anxiété.

L'ortie et la griffe du diable contre les douleurs articulaires

L'harpagophytum (Harpagophytum procumbens), encore appelée "griffe du diable" à cause de ses fruits recouverts de crochets acérés, est principalement cultivée dans le Sud de l'Afrique et à Madagascar. Elle possède des propriétés anti-inflammatoires et inhibe aussi l'action des enzymes qui détruisent le cartilage. Cette plante est donc très intéressante puisqu'elle permet, à la fois, de réduire la douleur et d'améliorer la mobilité des personnes souffrant d'arthrose. Par ailleurs, les feuilles d'ortie présentent également des vertus anti-inflammatoires et elles sont souvent utilisées en complément de la médication classique pour parvenir à diminuer les doses de cette dernière.

Les applications de la phytothérapie sont très vastes et l'on découvre chaque jour de nouvelles molécules issues des plantes qui deviendront peut-être les remèdes de demain. Si vous êtes à la recherche de solutions naturelles pour soulager vos maux, quels qu'ils soient, vous pouvez profiter des bienfaits des végétaux, tout en prenant toujours la précaution de vous informer sur leur mode d'administration et sur leurs éventuels effets secondaires. Il s'agit de la condition sine qua non pour réussir à prendre soin de vous sans dommages.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.