Pour les entorses non liées au sport, l'ostéopathe : un thérapeute toujours service de votre corps
Si vous ne pratiquez pas de sport à proprement parler ou seulement des activités très douces comme le yoga, par exemple, vous pensez peut-être que vous n'êtes pas concerné par le risque d'entorse. Or, il n'en est rien. Si cette pathologie est fréquente dans le milieu sportif, il existe de nombreuses situations de la vie courante qui peuvent déclencher une entorse. Cependant, quelle que soit l'origine de cette dernière, vous pourrez toujours prendre rendez-vous avec votre ostéopathe pour la traiter.
L'entorse ou quand les ligaments prennent le large
L'entorse : une atteinte ligamentaire
Une entorse est due à l'élongation, voire à la rupture d'un ligament. Celui-ci peut être comparé à un câble qui fait le lien entre deux os. Il est souvent divisé en différents faisceaux et lors d'une entorse, un seul ou plusieurs peuvent être touchés. Le rôle des ligaments est de relier deux extrémités osseuses entre elles pour, d'une part, permettre à celles-ci de bouger l'une par rapport à l'autre et, d'autre part, stabiliser l'articulation. Il y a entorse lorsque la rotation de cette dernière sort des limites dites "physiologiques", c'est-à-dire celles que la nature a prévues pour effectuer des mouvements sans créer de dommages. Le ligament peut alors seulement s'étirer, se déchirer en partie ou totalement. Afin d'évaluer la gravité de l'entorse, une consultation médicale est indispensable.
Des symptômes douloureux et handicapants
Les symptômes diffèrent suivant le type d'entorse auquel on a affaire. C'est la raison pour laquelle on en distingue trois stades :
- Lors d'une entorse bénigne, les ligaments sont simplement étirés. La douleur apparaît généralement instantanément, mais elle peut aussi s'atténuer pour revenir plusieurs heures après. L'articulation garde sa mobilité. Un gonflement ainsi qu'une légère ecchymose peuvent également être visibles.
- En cas d'entorse moyenne, les ligaments sont en partie déchirés. Les mouvements de l'articulation vont être plus ou moins limités, par contre la zone touchée gonfle immédiatement, avec ou sans ecchymose.
- Enfin, si vous êtes concerné par une entorse grave, c'est-à-dire que les ligaments sont totalement rompus, la douleur est d'emblée insupportable, accompagnée d'un gonflement important et d'une ecchymose. Il devient alors impossible d'utiliser l'articulation blessée.
Comment peut-on se faire une entorse en dehors du sport ?
L'entorse à la cheville : un grand classique
L'entorse à la cheville est la plus fréquente des entorses et elle concerne quotidiennement 6 000 patients dans notre pays. (1) Elle survient lorsque le pied a été tordu vers le dedans, consécutivement à un faux pas. Celui-ci peut être causé par le fait de rater une marche dans un escalier, en passant du trottoir à la route ou encore en mettant le pied dans une irrégularité du sol, comme un nid de poule, par exemple. On peut aussi se tordre le pied en glissant sur une pelouse humide ou sur le carrelage que l'on vient de laver. Le fait de porter des talons hauts augmente le risque de se faire une entorse à la cheville. Dans 90 % des cas, c'est le ligament collatéral latéral qui est concerné, c'est-à-dire celui situé sur le bord extérieur de l'articulation.
L'entorse cervicale en cas d'accident de la route
L'entorse cervicale est l'exemple même de l'entorse qui n'est pas fréquemment causée par une activité sportive. En effet, le plus souvent, elle tire son origine de ce qu'on appelle le "coup du lapin" ou "whiplash". Ces deux termes correspondent à un trouble consécutif à un accident de voiture dans lequel il y a eu un choc, généralement par l'arrière. Celui-ci a créé une décélération immédiate et violente entraînant un mouvement excessif de flexion/extension des vertèbres cervicales avec une augmentation du risque d'étirement des ligaments. Cependant, l'entorse cervicale peut également survenir suite à la répétition de mêmes gestes, notamment dans le domaine professionnel. Elle fait d'ailleurs partie des TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) qui sont à l'origine d'arrêts de travail et peuvent aussi, dans les cas les plus graves, aller jusqu'à empêcher la personne de reprendre son activité professionnelle durablement.
L'entorse au poignet : il suffit de tomber
Si l'entorse au poignet est bien connue du monde des sportifs, il suffit d'une simple chute chez vous ou en allant faire les courses pour abîmer vos ligaments. En effet, en cas de perte d'équilibre, on a tendance à vouloir amortir celle-ci en mettant la paume d'une ou des deux mains en avant. Au moment de l'impact, les poignets doivent supporter le poids du corps de façon brutale. L'articulation étant alors en hyperflexion, cela peut entraîner une entorse plus ou moins grave.
Les entorses : un domaine très vaste
Si les entorses situées au niveau de la cheville et du poignet sont les plus fréquentes, il en existe d'autres comme celle du genou ou des doigts. La première est particulièrement connue des skieurs, mais elle peut apparaître, de la même façon que l'entorse cervicale, suite à un accident de la circulation, lorsque le genou entre violemment en contact avec le tableau de bord, par exemple. Quant à l'entorse des doigts, elle touche le plus souvent le pouce ou l'annulaire et peut être causée par une chute où l'on se réceptionne mal. Cela est susceptible d'arriver lorsque vous êtes à pied, mais si vous circulez à vélo, une mauvaise réception, suite à une situation qui vous a déséquilibré, peut également entraîner une entorse d'un ou de plusieurs doigts.
Votre ostéopathe pour faire rentrer vos ligaments dans le droit chemin
Pourquoi consulter un ostéopathe en cas d'entorse ?
Si vous avez une entorse, un suivi ostéopathique va vous aider à retrouver la mobilité de l'articulation touchée plus rapidement. De plus, votre ostéopathe va être complémentaire de votre rééducation chez le kinésithérapeute, si vous êtes concerné. En effet, il va être capable de repérer certains dysfonctionnements articulaires qui risquent de retarder votre récupération ou de maintenir une certaine douleur. Votre praticien va notamment réajuster les os de l'articulation qui ont pu être déplacés lors du traumatisme qui a causé l'entorse. Il va aussi utiliser différentes techniques pour soulager la douleur et pour réduire l'inflammation. Dans une approche globale, il va également examiner l'état des structures qui peuvent se situer à distance du lieu de l'entorse. Par exemple, dans le cas de celle à la cheville, il va travailler sur l'ensemble des articulations des membres inférieurs et vérifier aussi vos vertèbres, tout en contrôlant votre équilibre statique.
Les conseils de votre ostéopathe pour éviter les entorses
Même si l'on n'est jamais à l'abri d'une ou de plusieurs entorses au cours d'une vie, il est tout de même possible de mettre en place des actions pour limiter leur déclenchement. Ainsi, si vous faites partie de ces patientes qui viennent pour une énième entorse à la cheville, mais qui courent toute la journée, perchées sur des talons de dix centimètres, votre praticien va probablement vous encourager à revoir les dimensions de ceux-ci à la baisse. D'autre part, si vous êtes régulièrement sujet à des pertes d'équilibre, il pourra vous conseiller de consulter votre médecin pour réaliser des examens complémentaires à la recherche d'une pathologie liée à ces dernières. Là encore, la pratique d'un sport peut vous éviter de développer des entorses, car celle-ci va renforcer vos articulations, à condition bien sûr de respecter vos limites et de ne pas chercher à performer à tout prix. De même, si vous êtes fatigué, arrêtez-vous, que vous soyez en train de vous entraîner, de jardiner ou de bricoler. Si vous poursuivez votre activité, vous augmentez le risque de chute et d'accidents et, en conséquence, celui de vous faire une entorse.
Quel que soit le type d'entorse auquel vous avez affaire, en consultant un ostéopathe, vous améliorez vos chances de vous remettre complètement sans connaître aucune séquelle. De plus, vous allez aussi limiter de façon importante les éventuelles récidives, en éliminant les éventuels blocages ou les instabilités qui peuvent s'installer sur l'articulation concernée par l'entorse.
Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.
Sources : (1) Ameli. Reconnaître une entorse de la cheville, publié le 2 janvier 2021.