Comment soigner et rééduquer son genou après une rupture des ligaments croisés ?

Lorsque le diagnostic de rupture des ligaments croisés tombe, pour le sportif, c'est la double peine. Non seulement, il va devoir arrêter toute pratique sportive durant plusieurs mois, mais plane aussi le doute concernant l'hypothétique retour à ses performances antérieures. Pour avoir l'assurance de retrouver un genou au top, avec ou sans chirurgie, il doit miser sur une rééducation efficace, tout en faisant bien attention à protéger son genou.

Les ligaments croisés

Une structure en croix au cœur du genou

Le genou repose sur une structure complexe qui nous permet de nous tenir debout, de marcher, courir, sauter et de pivoter de droite à gauche. Trois os se rejoignent au niveau du genou : le fémur en haut, le tibia en dessous et enfin la rotule : petit os arrondi qui forme le devant du genou. Ces os sont reliés entre eux par des muscles, des ligaments et des cartilages. Les muscles à l'avant de la cuisse ou quadriceps permettent de tendre la jambe, à l'arrière les ischio-jambiers sont responsables de sa flexion. Les tendons font le lien entre les muscles et les os. Les ligaments, sortes de faisceaux tissulaires très résistants, assurent la liaison des os entre eux. Le genou en possède quatre. Le Ligament Croisé Antérieur (ou LCA) et le Ligament Croisé Postérieur (ou LCP) se croisent au centre du genou, c'est la raison pour laquelle on les appelle ligaments croisés. À ceux-ci s'ajoutent, de chaque côté du genou, deux ligaments collatéraux. Enfin, les ménisques, entre le fémur et le tibia, stabilisent le genou, en faisant à la fois office de cales et d'amortisseurs.

Anatomie du genou senior

La rupture du ligament croisé antérieur

Dans les sports qui nécessitent de faire pivoter le genou, comme le ski, le tennis ou les sports collectifs (football, handball, basket...), les ligaments croisés ont pour rôle de maintenir l'axe fémur-tibia. Si l'amplitude du pivot est trop importante, c'est la rupture ligamentaire. Elle peut être de deux types :

  • partielle : dans ce cas, une partie du ligament étant touchée, seule la rééducation sera proposée pour traiter la blessure
  • totale : dans ce cas, le ligament est déchiré sur toute sa longueur. Une opération chirurgicale pourra alors être proposée pour réparer le ligament.

Si la personne a subi une torsion importante du genou, suivie d'un craquement et d'une douleur aiguë, il y a de fortes chances pour qu'il s'agisse d'une rupture des ligaments croisés. En général, celle-ci s'accompagne d'un manque de stabilité en position debout, ainsi que d'un gonflement du genou. Il peut cependant arriver que ces symptômes soient absents. Il faudra alors confirmer le diagnostic par le biais d'un examen clinique, puis par la réalisation d'une IRM pour évaluer l'étendue de la lésion ligamentaire.

Douleur au genou

Soigner la rupture ligamentaire

Se faire opérer ou non

Après une rupture des ligaments croisés, le traitement est obligatoire, car d'une part, le ligament ne peut pas se réparer sans aide et, d'autre part, si l'on ne fait rien, cela augmente le risque d'arthrose à plus ou moins long terme. La décision d'opérer ou non dépend du profil du patient. En général, la chirurgie est proposée aux sportifs jeunes et/ou de haut niveau, alors que la rééducation pure est proposée aux amateurs et/ou plus âgés. Il est difficile de généraliser car, dans la réalité, la décision est prise au cas par cas. Ainsi, un quarantenaire très actif dont le genou se déboîte régulièrement se verra proposer plus facilement l'opération, alors qu'un trentenaire plus sédentaire sera plutôt orienté vers la rééducation. Qu'une opération du genou soit envisagée ou pas, dans tous les cas, la rééducation sera indispensable.

Réparer les ligaments croisés avec la rééducation

En amont de la mise en place de la rééducation, il faudra en premier lieu, soulager la douleur en appliquant du froid sur le genou et en apportant le soutien nécessaire à l'articulation touchée par le biais d'une genouillère adaptée et, éventuellement, de béquilles. La rééducation s'effectuera ensuite auprès d'un kinésithérapeute et devra commencer le plus rapidement possible. Elle aura pour but de permettre tout d'abord au patient de reprendre ses différentes activités, que ce soit au niveau privé ou professionnel. Le kinésithérapeute devra également accompagner, par paliers, la reprise de la pratique sportive avec une sollicitation du genou progressive. Elle débutera par des activités assises, comme le vélo ou le rameur, pour éviter de faire peser tout le poids du corps sur le genou. Ensuite, le patient sera orienté vers des sports permettant de fléchir et tendre le genou comme la marche et la course à pied. Dès que le kinésithérapeute jugera que l'amplitude articulaire du genou est suffisante, il pourra proposer des exercices de renforcement musculaire. Enfin, la dernière étape de la rééducation sera constituée d'exercices mettant en jeu des mouvements latéraux et de pivots.

Protéger son genou

L'apport de l'ostéopathie dans la guérison d'une rupture des ligaments croisés

L'approche holistique de l'ostéopathie est complémentaire du travail de rééducation effectué auprès du kinésithérapeute. Tandis que celui-ci s'attachera à rétablir les fonctions du genou, l'ostéopathe agira sur la douleur et travaillera à rétablir l'équilibre postural global. En post-opératoire, la première séance aura pour but de diminuer l'œdème au niveau du genou en drainant les systèmes liquidiens (circulatoire et lymphatique). Ensuite, l'objectif sera de restaurer l'amplitude du genou et d'éliminer les compensations mises en place au niveau des chevilles, du bassin et du dos. Enfin, toujours en collaboration avec le kinésithérapeute, l'ostéopathe accompagnera en douceur la reprise de l'activité sportive du patient.

Après une rupture des ligaments croisés, les bienfaits associés de la kinésithérapie et de l'ostéopathie créent une synergie permettant de retrouver plus rapidement ses performances. Le patient, qu'il soit sportif ou non, devra cependant apprendre à appréhender parfaitement les limites de son genou, en pensant à le protéger et le soutenir. Ce sont les conditions requises pour retrouver un genou parfaitement fonctionnel.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.