Ostéopathe - Pourquoi j'ai choisi de quitter la plateforme leader de rendez-vous en ligne
Par Myriam SORBE, ostéopathe à Margès, dans la Drôme
Les plateformes de rendez-vous en ligne séduisent de plus en plus de professionnels de santé et d'établissements hospitaliers. Peu à peu, les patients prennent de nouvelles habitudes et les utilisent au détriment de la prise de rendez-vous par téléphone. Présentées comme un outil comportant de nombreux avantages, ces plateformes ne font toutefois pas l'unanimité, à tel point que certains professionnels décident de les abandonner. C'est le cas de Myriam Sorbe, ostéopathe à Margès dans la Drôme et qui a accepté de nous en expliquer les raisons.
Myriam Sorbe : quand l'ostéopathie mène la danse (ou inversement ?)
Initialement danseuse, Myriam est arrivée à l'ostéopathie un peu par hasard, en cherchant une profession qui ait également un rapport avec le corps. Elle a fait ses études à l'Institut Supérieur d'Ostéopathie de Lyon (ISOstéo Lyon). En suivant les cours à plein temps pendant cinq ans, elle a obtenu son diplôme d'ostéopathe en 2001 et s'est installée en 2003. En sortant de l'école, Myriam a eu l'opportunité d'exercer dans un cabinet pluridisciplinaire qui prenait en charge les personnes en surpoids et qui comprenait un diététicien, une psychologue et des infirmières. Par la suite, l'expérience aidant, Myriam a choisi d'exercer seule dans une ville plus petite et plus proche de chez elle. Puis, quelques années plus tard, elle a fait construire un local professionnel à son domicile afin d'accorder plus facilement ses vies professionnelle et familiale.
Être ostéopathe dans un village de la Drôme
Le cabinet d'ostéopathie de Myriam se situe donc à Margès, un charmant petit village de la Drôme des collines qui compte environ 1 000 habitants. Il se situe à une trentaine de kilomètres au nord de Valence, soit pour vous faire une idée plus précise, à l'endroit où il y a les bouchons l'été quand les Parisiens et les Lyonnais partent en vacances. À l'échelle du village, Myriam n'a pas vraiment de concurrence puisqu'elle est la seule ostéopathe à y être installée. Par contre, un ou plusieurs ostéopathes sont en exercice dans chaque village autour. Cela est dû à plusieurs facteurs. Déjà, l'attractivité du quart sud-est de la France est importante et l'accès y est facilité par la présence d'une gare TGV qui dessert, avec un fort trafic, à la fois le nord et le sud. De plus, la région est, depuis longtemps, très en avance concernant les médecines douces. Les enfants ont donc l'habitude d'être soignés de cette façon et connaissent ainsi les professions qui en découlent. En conséquence, ils peuvent être tentés plus facilement par ce genre d'orientation. Enfin, les écoles historiques d'ostéopathie sont nombreuses dans cette région. Pour n'en citer que quatre, on a ISOstéo et CEESO à Lyon, CIDO à Saint-Étienne et ISOstéo à Aix-en-Provence. Ce facteur peut donc également expliquer l'abondance d'ostéopathes dans cette partie de la France. En effet, si un certain nombre d'étudiants retournent dans leur région d'origine, après avoir passé cinq ans dans ces écoles, d'autres, en revanche, font le choix de rester proche de l'école où ils ont tissé des liens divers.
Le rôle de Doctolib dans l'augmentation de la patientèle
Myriam étant installée depuis de très nombreuses années, elle a peu de nouveaux patients. Cependant, elle estime que la plateforme de rendez-vous en ligne est susceptible de lui en avoir tout de même amené un sur dix. Par contre, comme Myriam utilise les services en ligne depuis 2013, ses patients ont aussi l'habitude de passer par eux. Dans ce cas, il est difficile de mesurer précisément la part des patients qui viennent grâce à la plateforme en ligne et la proportion de ceux qui prennent rendez-vous en ligne parce que les services de Myriam leur ont été recommandés.
L'expérience d'utilisation de Doctolib
Déjà, avant de souscrire aux services de Doctolib, Myriam explique avoir résisté pendant près d'un an et demi aux assauts répétés de leur commercial qui était, selon elle, toujours le même et très fort ! Pourtant, elle argumentait à chaque fois qu'elle n'avait pas besoin d'eux pour exister, qu'elle utilisait déjà une plateforme de prise de rendez-vous en ligne qui fonctionnait bien, pour moins cher, et qu'elle exerçait en tant qu'ostéopathe bien avant l'émergence des sites de prise de rendez-vous en ligne. Il était donc évident que Myriam n'était pas une bonne cible pour eux.
Cependant, au bout d'un an et demi, suite à plusieurs bugs importants sur le site que Myriam utilisait jusque-là, elle a fini par craquer, séduite par l'argument avancé par le commercial. Celui-ci affirmait en effet qu'avec la visibilité supplémentaire offerte par Doctolib, Myriam allait rembourser le surplus d'abonnement très facilement. Vu que financièrement elle pouvait se permettre la dépense (C'en était bien une puisqu'elle faisait augmenter les charges et diminuer le bénéfice.) et qu'effectivement, la plateforme et ses applications étaient hyper faciles d'utilisation, que ce soit pour les professionnels ou les patients, elle a sauté le pas.
Quitter la plateforme leader, mais quelle idée !
Tout c'est très bien passé jusqu'à la crise sanitaire. N'utilisant plus leur service pour une durée indéterminée, les ostéopathes ont demandé un geste à Doctolib. Dans un premier temps, cela s'est traduit par un NON. Les praticiens pouvaient en effet concevoir que le site était toujours en activité, avec des salariés à payer, ainsi que des charges comme toute entreprise. Il semblait également logique de penser que la plateforme essayait de faciliter la vie des médecins pour l'accès aux télé-consultations. Dans un premier temps, Myriam, en tant qu'ostéopathe et comme ses collègues, voulait bien être solidaire, enfin... dans la limite du raisonnable. Mais ensuite, il y a eu un grand geste commercial de Doctolib ! Ils ont proposé de décaler les prélèvements : d'abord celui d'avril en juin (soit une mensualité double en juin), puis celui de mai en septembre, de la même façon. Le fait qu'ils se mettent au même niveau que des charges sociales obligatoires comme l'Urssaf ou la Cipav ont définitivement fait voir rouge à Myriam. Elle a ainsi compris qu'ils étaient définitivement dans une logique purement commerciale et aucunement dans l'idée de participer à l'effort collectif demandé à tous en cette période.
Un départ qui permet de réaliser des économies substancielles
Pour Myriam, le coût de l'abonnement s'élevait à 129 euros par mois, une somme trop importante à son goût. En passant par Osteo2ls, cela représente exactement une économie de 100 euros mensuels. Et ce chiffre est établi en comptant tout, c'est-à-dire : l'abonnement sans engagement chez Osteo2ls et la migration des données (qui n'a rien à voir avec la prise de rendez-vous en ligne). Myriam conclut avec cette phrase d'anthologie :
AAAAHHHHH mais pourquoi je n'ai pas fait ça avant !!!!!
Myriam Sorbe, ostéopathe à Margès
Et d'ajouter, quand on lui demande ce qu'elle va réaliser avec l'argent économisé :
Élever une statue à la gloire d'Antoine Mentré, l'inviter à aller à Cannes manger des gencives de porc, me remettre au tabac.
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Le logiciel Osteo2ls : c'est super pratique !
Myriam nous confie utiliser encore la version préhistorique d'Osteo2ls, c'est-à-dire celle qui ne fonctionne pas en ligne. Elle trouve cependant que le logiciel est super pratique pour le suivi des patients et pour imprimer les factures. Elle déplore cependant qu'on ne puisse pas les envoyer par mail, car il n'est pas possible d'y ajouter une signature. Myriam, qui avoue elle-même être une truffe en informatique, pense que si c'est possible de signer, elle n'a pas trouvé comment. Persuadée qu'en plus, elle n'utilise pas toutes les fonctionnalités du logiciel, elle va profiter du temps dont elle dispose désormais, pour examiner à la loupe la version en ligne... En attendant celle qui devrait arriver prochainement !