L'ostéopathie pour soigner l'entorse à la cheville
L'entorse de la cheville représente 7 à 10 % des consultations des services d'urgence hospitaliers et, tous types confondus, 6 000 consultations quotidiennes en France(1). Elle touche préférentiellement les sportifs et les jeunes en phase de croissance. Prendre rendez-vous chez l'ostéopathe, dès la survenue de l'entorse de la cheville, permet d'en soulager rapidement la douleur. En intervenant en complément de la rééducation chez le kinésithérapeute, celui-ci va, de plus, permettre de reprendre la pratique sportive plus rapidement et avec un niveau de performance intact.
La cheville ou quand les ligaments font une entorse au règlement
Un système ligamentaire complexe pour soutenir le corps et ses déplacements
La cheville est un carrefour où se rejoignent trois os : ceux de la jambe, le tibia et le péroné (ou fibula) et celui qui forme l'angle supérieur du pied : l'astragale ou talus. Afin de maintenir ces os en place, plusieurs ligaments, développés en faisceaux, les relient :
- sur la partie externe du pied : le ligament collatéral latéral dont le faisceau relie le talus et le calcanéus (gros os qui forme l'arrière du pied) à la malléole externe du péroné,
- sur la partie interne du pied : le ligament deltoïde qui part de la base du tibia et qui s'étend à la fois sur le talus et le naviculaire (un des os sur le dessus du pied),
- sur la partie médiane du pied : les ligaments tibio-fibulaires distaux antérieurs et postérieurs qui relient la base du tibia à celle du péroné.
L'entorse : une atteinte ligamentaire plus ou moins grave
Il est d'usage de classer les entorses selon trois niveaux de gravité : bénigne, moyenne et grave. Lorsque l'entorse est bénigne, il y a juste étirement du ligament collatéral latéral. L'intensité de la douleur est en général faible et la cheville reste mobile. Lorsque ce même ligament est déchiré, on parle alors d'entorse moyenne. Dans ce cas, la douleur est très importante, la cheville est tordue avec un gonflement. Il est très difficile, voire impossible de prendre appui sur le pied touché. Enfin, la plus grave des entorses survient quand deux, voire trois ligaments du faisceau collatéral latéral sont totalement rompus. La douleur est tellement forte qu'elle peut aller jusqu'à provoquer une syncope et la personne ne peut plus du tout utiliser son pied. La cheville gonfle quasi immédiatement avec formation d'une ecchymose, signe de saignements accompagnant la rupture ligamentaire. Lorsque les entorses concernent les autres ligaments du pied, elles sont généralement graves et accompagnées de dommages osseux (fractures, arrachements…).
Soigner l'entorse de la cheville avec un GREC et l'ostéopathie
En premier : le GREC !
Le GREC est un acronyme dont les lettres signifient : Glaçage, Repos, Élévation, Compression. Il s'agit d'un moyen mnémotechnique pour avoir immédiatement en tête les actions à poser dès la survenue d'une entorse, soit :
- G comme Glaçage : la première chose à faire est d'appliquer du froid. En effet, celui-ci comporte un double intérêt : il diminue la douleur et agit aussi en tant qu'anti-inflammatoire. Comme il est également vasoconstricteur, il va aussi limiter les éventuels saignements. En pratique, il est conseillé d'alterner 20 minutes de froid avec 20 minutes de repos durant trois heures.
- R comme Repos : la durée du repos est fonction du niveau de gravité de l'entorse. Cela peut aller de quelques jours, pour une entorse bénigne, à plusieurs semaines pour une entorse grave, d'autant plus si une opération chirurgicale est nécessaire.
- E comme Élévation : le fait de surélever la cheville va faciliter le retour veineux et, en conséquence, diminuer le gonflement et l'inflammation.
- C comme Compression : comprimer la cheville va restreindre le volume du gonflement. Cependant, le bandage ne doit pas être trop serré pour ne pas entraver la circulation sanguine.
En deuxième : l'ostéopathie !
Vous pouvez consulter l'ostéopathe immédiatement après votre entorse à la cheville. Celui-ci va tout d'abord vérifier la gravité de l'entorse. En effet, s'il s'avère qu'il y a déchirure ligamentaire, il sera susceptible de vous orienter vers votre médecin pour réaliser des examens complémentaires. Rien ne vous empêchera ensuite de reprendre rendez-vous avec le praticien. Dans tous les cas, la première séance d'ostéopathie va avoir pour objectif de diminuer la douleur. Cela s'effectuera par le biais de manipulations douces qui auront pour but de réaligner les ligaments touchés. L'ostéopathe pourra également travailler en crânien afin de drainer les systèmes liquidiens de la cheville et ainsi diminuer l'inflammation. Le fait d'agir très rapidement après la survenue de l'entorse va impacter favorablement le temps de convalescence ce qui est particulièrement recherché par les sportifs.
En troisième : l'ostéopathie… encore et toujours !
Une seconde séance chez l'ostéopathe est préconisée dès que la cheville a dégonflé. En effet, celle-ci sera moins sensible et le praticien pourra donc travailler sur sa mobilité. Il va, entre autres, vérifier l'état des articulations du pied, les unes par rapport aux autres, et remettre la cheville dans son axe. Cette action est primordiale pour obtenir les résultats attendus lors de la rééducation. Ensuite, tout au long de celle-ci, l'ostéopathe va travailler en collaboration avec le kinésithérapeute pour créer une synergie de traitement. De son côté, à chaque séance, l'ostéopathe vérifiera l'équilibre postural du patient. En effet, le fait d'avoir une entorse modifie la façon de marcher et, en conséquence, les appuis. Le corps met donc en place des compensations qui, si elles ne sont pas corrigées, peuvent générer à terme des douleurs au niveau des genoux, des hanches ou des vertèbres lombaires.
Même si l'entorse de la cheville peut, dans certains cas, être très grave et nécessiter une opération chirurgicale, il est désormais possible d'en guérir complètement. Avec un suivi ostéopathique, mis en place le plus tôt possible et se poursuivant tout au long de la rééducation, la personne touchée va pouvoir reprendre le sport progressivement avec, au final, des performances entièrement retrouvées.
Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.
Sources : (1) Ameli.fr (08/08/2019).