Ostéopathie et running
Par Thomas Hoegy, ostéopathe à Thurins (Rhône)
5,9 millions de Français pratiquent le running, dont 3.9 millions d'hommes et 2 millions de femmes(1). Si cet engouement, qui ne se dément pas au fil des années, s'explique, en partie, par la facilité à mettre en place cette activité près de chez soi, il ne doit cependant pas être synonyme d'excès. En effet, la course à pied, comme n'importe quel autre sport, doit être pratiquée de façon avisée pour ne pas léser l'organisme. C'est la raison pour laquelle beaucoup de runners sont suivis par un ostéopathe. Pour nous expliquer l'intérêt de l'ostéopathie pour le running, nous avons interviewé Thomas Hoegy, un ostéopathe qui n'a pas qu'un pied, mais carrément les deux chaussures dans ce domaine !
Thomas Hoegy : runner et ostéopathe
Thomas Hoegy est diplômé en ostéopathie au Ceeso Lyon depuis 2011. Il effectue des remplacements avant de s'installer à Thurins (à l'ouest de Lyon). En parallèle, il travaille dans un cabinet à la Croix-Rousse (quartier de Lyon) et avec Ronald Ellis, un ostéopathe installé également à Lyon. C'est en exerçant à la Croix-Rousse que Thomas a développé un partenariat avec Running Conseil, entreprise qui possède des points de vente de chaussures de running avec analyse de la foulée. L'équipe Terre de Running lui a permis d'encadrer le Trail des Cabornis dans les Monts d'or. En tant que sportif lui-même, Thomas accompagne donc de futurs ostéopathes sur de nombreux raids, essentiellement des trails, où il accueille ses collègues en fin de course.
L'intérêt de l'ostéopathie pour les personnes qui pratiquent le running
Que les coureurs soient débutants, de niveau intermédiaire ou experts/marathoniens, l'ostéopathie permet une meilleure préparation physique ainsi qu'une meilleure récupération. Le risque de blessure est donc amoindri. C'est en permettant une meilleure visco-élasticité physique et en optimisant les conditions physiologiques qu'elle soigne les troubles musculo-squelettiques. L'ostéopathie ne se substitue pas à un programme d'entraînement avec un entraîneur, ou à une préparation mentale, un suivi médical, du gainage/des assouplissements ou encore, éventuellement, à de la kinésithérapie...
Les conseils pour ne pas se blesser
Pour ne pas se blesser, le coureur doit respecter les cadences d'entraînement (fractionné...). Un rythme de travail adapté, si la personne n'est pas un sportif professionnel, permettra d'éviter toute douleur (celle-ci étant un signal d'alarme à écouter et à comprendre.) hors courbatures, ainsi qu'une désadaptation (déconditionnement) due à une surutilisation d'une zone corporelle précise, en particulier, lors d'une reprise sportive.
Pratiquer la course sur le bitume, dans la nature ou sur un tapis ?
Pour Thomas, la course sur sol mou, de type herbe ou chemin, paraît la plus adaptée pour l'absorption des chocs (attention cependant aux sols caillouteux !), mais le tapis est également une bonne solution. Le bitume marquera plus la résistance de la pression de gravité et les appuis devront, dans ce cas, être compensés par du matériel adapté.
Existe-t-il une fréquence idéale pour pratiquer le running ?
La fréquence de running doit être régulière, mais cela est fonction de la motivation et des conditions de chacun.
(en running) L'essentiel est de se faire plaisir.
Thomas Hoegy
La différence entre crampe et courbature
La crampe est un spasme violent de raccourcissement. Elle est généralement associée à une déshydratation et à un trouble postural. Par contre, les courbatures sont un processus normal de réparation tissulaire qui est bénéfique. Le traitement de l'une ou de l'autre sera fonction de la cause.
Les étirements et les échauffements : est-ce une bonne ou une mauvaise habitude ? Comment les pratiquer ?
Les étirements et les échauffements sont une bonne habitude, mais tout va dépendre de la personne, de la façon dont le sport est pratiqué, ainsi que, plus globalement, de ses habitudes hygiéno-diététiques.
La réussite d'un traitement ostéopathique
Les consultations d'ostéopathie doivent, avant tout, être centrées sur la personne et le suivi doit être individualisé. L'ostéopathie prend en charge la personne dans son ensemble, que ce soit aux niveaux physique, mental ou spirituel. Nous sommes plus que des techniciens. La technique peut être importante, mais l'ensemble de la prise en charge va l'être au moins tout autant.
Sources : (1) Étude réalisée par Esprit Running / Kantar Media / Uniteam Active, 26 mars 2013